Bulgarie, la vie en roses ?

La Bulgarie est le plus grand producteur d’huile essentielle de rose dans le monde. Les grandes maisons de parfum louent sa qualité exceptionnelle. Au coeur de la vallée des roses, l’espèce cultivée se nomme Rosa Damascena (importée par les Perses au 18e siècle). Son histoire fait la renommée et la richesse de cette région depuis des siècles.

Au coeur de la vallée des roses de Kazanlak

Aux pieds de la chaîne des Balkans et de la Sredna Gora, s’étendent des champs de roses à perte de vue entre les villages de Kazanlak et Karlovo. C’est ici, que l’on cultive et distille cette fleur qui fait la renommée du pays : la Rosa Damascena (Rose de Damas).

La Bulgarie, premier exportateur mondial d’essence de roses

Cette plante précieuse tiendrait son nom de la ville de Damas, capitale de la Syrie. Aujourd’hui, trois pays se démarquent dans la culture de cette rose et la production d’huile essentielle ou d’absolue : la Turquie, la Bulgarie et le Maroc.La Bulgarie est le premier producteur et exportateur mondial d’essence de roses.

Un musée de la rose bulgare au pied des montagnes

À Kazanlak, la capitale de la vallée des roses, des festivités se déroulent chaque année au début du mois de juin. On célèbre la cueillette. À cette occasion, les habitants se replongent dans le folklore et les traditions.

Des jeunes filles en fleurs

Le musée de la rose de Kazanlak explique les origines et le processus de fabrication ancestrale de l’essence de rose. Aujourd’hui, si la production demeure la plupart du temps traditionnelle, on est quand bien loin de l’image des jeunes filles coiffées de colliers de fleurs et portant des paniers en osier, que l’on observe sans les musées.

Une cueillette artisanale à la main

À partir du mois de mai, dès l’aube, vers 5 heures du matin, des ouvriers saisonniers se rendent dans les innombrables champs de roses. La cueillette se fait à la main doit se faire avant que le soleil ne sèche la rosée. La fleur doit être bien ouverte pour conserver son arôme et sa qualité.

Partout dans la vallée des roses, on observe des saisonniers qui travaillent les après-midi. Cela dépend de la taille de parcelles, de leur propriété et à quel type de produit est destinée la récolte des pétales.

Entre 20 et 35 kilos de pétales par jour

Peta cueille en famille. Avec son mari, ils peuvent ramasser entre 20 et 35 kilos par jour. Bien que les cueilleurs ne se plaignent pas de ce travail (ils gagnent en moyenne 10 euros par journée ; le SMIC en Bulgarie étant d’environ 185 euros par mois), la cueillette est tout de même pénible entre les épines qui écorchent le main et la rosée qui mouille les vêtements.

Gagner sa vie dans les rosiers

Constantin fait la cueillette pour l’entreprise Lema. Il a travaillé auparavant en Allemagne et en Angleterre. « Ici, c’est notre Queen’s garden », s’amuse-t-il en faisant référence au célèbre parc anglais. Avec sa femme, Margarita, ils disent gagner en moyenne 40 Lei par jour (20 euros) pour cet emploi saisonnier.

3,5 tonnes pour 1 litre d’essence de rose

Jusqu’à 3,5 tonnes de pétales de roses sont nécessaires pour obtenir 1 seul litre d’huile essentielle de rose. Les cueilleurs remplissent des sacs plastique d’une capacité de 30 kilogrammes. Ils sont attendus à la distillerie le plus tôt possible pour éviter que les pétales de roses ne s’abîment.

Des fleurs distillées à l’alambic

L’extraction d’huile d’essence de rose se fait traditionnellement par processus de double hyrdodistillation. Les ouvriers plongent les pétales de roses dans de grands alambics contenant un important volume d’eau. La vapeur émise par l’ébullition de l’eau chauffée à 100 degrés dégage une odeur très forte.

Huiles essentielles contre Absolue

Sur place, les alambics sont capables de distiller 500 kilogrammes de fleurs dans 1500 litres d’eau. Le processus de distillation dure au total 1h30. La vapeur se condense et après refroidissement dans un serpentin se sépare alors en eau et en huile parfumée. C’est le procédé le plus pur qui soient. L’huile essentielle produite se démarque ainsi des absolues de rose, de qualité et de propriété moindre.

La réputation de l’huile essentielle bulgare

Il existe en tout type de production, de la petite entreprise familiale à l’industrie. Celle-ci varie en fonction de la taille des parcelles et du nombre d’ouvriers employés pour la cueillette.

Producteur à la distillerie Lema Marin Todorov a toujours vécu dans les essence de roses. Docteur-ingénieur, il a repris l’entreprise familiale à la fin des années 70.

Des produits vendus dans des magasins touristiques

Pendant toute la période communiste, l’entreprise a fonctionné au ralenti. Aujourd’hui, l’activité reprend de plus belle. Ils sont cinq employés à plein temps. Ses filles aussi ont fait leur études et s’occupent du magasin. Leurs produits sont vendus et réputés dans tous les magasins touristiques de Bulgarie.

Du marché bulgare à la fabrication de parfum de luxe

La réputation de l’essence de rose bulgare n’est plus à faire. Son parfum, fleuri et léger, ses propriétés sont reconnues jusqu’au sein des grandes noms du parfum – français, notamment. Les grandes maisons (Dior, Guerlain, Chanel, Yves Saint Laurent, Kenzo) en sont les premiers clients.

Le prix de la qualité

Ainsi, le prix de l’huile essentielle sur le marché varie de 5 000 à 7 000 € le litre  en fonction de sa provenance et de sa qualité. Si une partie est donc destiné au luxe, l’autre se destine à l’élaboration de produits cosmétiques (eau, crème, parfum…) et touristiques (liqueur, pétales séchées, confitures…) vendus dans toute la Bulgarie.

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